Présentation
La superficie de la commune est de 8 003 ha. Du lac dans la plaine à 542 m d’altitude jusqu’à la «Tête à l’Âne» sommet de la chaîne des Fiz à 2804 m d’altitude, la commune de Passy monte jusqu’à 2901 m sur l’arête sommitale du Buet.
Comprenant plusieurs hameaux, elle dispose de 7 écoles, un collège et un lycée et bénéficie de nombreux équipements périscolaires, plusieurs structures d’accueil de la petite enfance, ainsi que de nombreuses infrastructures sportives.
Attrait touristique
Passy bénéficie d’une situation particulièrement attractive pour le tourisme, plein sud surplombée par la chaîne des Fiz, face à la chaîne du Mont-Blanc. La commune offre, été comme hiver, un cadre privilégié pour la pratique de nombreuses activités de moyenne montagne (vélo, randonnées, parapente, ski, …).
Elle comprend trois sites touristiques majeurs – la station de ski familiale de Plaine-Joux, la base de loisirs du lac de Passy et le Jardin des cimes. On y trouve également deux équipements à sensations fortes – la via ferrata de Curallaz et la passerelle sur le Nant-Bordon entre le Plateau d’Assy et le Lac Vert.
Jalons historiques
L’histoire de la commune aurait pu ressembler à celle des autres stations de moyenne montagne, où le tourisme a succédé à une longue tradition agropastorale. Mais des hommes visionnaires et des équipes pionnières, grâce à l’utilisation des chutes d’eau et des atouts climatiques, ont écrit une autre histoire, industrielle à Chedde, sanitaire au Plateau d’Assy, doublée des plus belles pages de l’histoire de l’art et de l’architecture au XXe siècle.
Ce renom international confère à Passy une orientation spécifique, le tourisme à vocation culturelle.
Par Anne Tobé, médiateur culturel
En savoir + / De la préhistoire à l’époque romaine
Les témoignages préhistoriques sont rares : deux tranchants de haches trouvés à Bay et aux Storts.
Dans l’Antiquité, Passy est habité par deux peuples celtes, les Ceutrons, d’origine ligure, et les Allobroges qui repousseront les précédents en altitude pour occuper la plaine et ses coteaux. Les Romains* les soumettront, les Allobroges tout d’abord puis les Ceutrons.
En 74, sous le règne de Vespasien, ils règleront les différents entre ces peuples en délimitant leurs territoires respectifs par une borne explicite au col de la Forclaz.
Au massif des Gures, des murs en dalle de micaschiste et une pierre dite « de sacrifice » signent l’existence d’un ancien camp fortifié celto-romain.
Plus en amont, au Châtelard, la galerie de la Rateriaz, creusée dans le rocher, laisse penser à un aménagement hydraulique probablement lié à une exploitation minière.
De nombreux vestiges d’un bourg et d’un petit temple dédié au dieu Mars ont été trouvés au lieu-dit Les Outards et alentours**. Trois ex-voto dédicacés par des magistrats romains sont visibles, scellés sous le porche de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul du chef-lieu.
Passy, relais sur la voie secondaire menant de Genève au Valais et au col du Grand-Saint-Bernard, est un lieu d’échanges de produits agricoles et en particulier du « vatusicum », fromage ceutron estimé à Rome.
La culture de la vigne date de cette époque. Passy sera plus tard réputé pour sa culture céréalière, ses vergers et notamment ses quetsches séchées dans des paniers appelés “séchieux”, comme en témoigne la fête d’automne du même nom. Cette économie agropastorale durera jusqu’à la fin du XIXe siècle.
Le toponyme Passy pourrait ainsi dériver d’un patronyme romain, Passius ou Vatiscum, transformé au cours des temps. Le nom de Vatusium figure encore entre Annecy et Martigny sur la carte « Antiquae et novae », publiée en 1825 par l’anglais Joseph Parker.
* Province de la Gaule narbonnaise, capitale Vienne
** Fragments de colonne, chapiteaux, pièces de monnaie, lampe à huile, fragments de tuiles et de poteries, enduits peints, fibules, clous et anneau
*** Pline l’Ancien, HN 11, 97